La Préciosité

Madeleine de Scudéry

La mode précieuse, entre 1626 et 1662 , visait à modifier et embellir la grammaire française. Elle fut la cible par exemple des satires de Molière dans Les Précieuses ridicules et Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux. Les précieuses, dames nobles et oisives, aimaient à se réunir dans leur chambre à coucher, voire même dans leur « ruelle », l'espace entre leur lit et le mur, pour y discuter ferme de littérature.

 

Pour accéder à ces réunions, mieux valait avoir noblesse de sang et « noblesse de l’âme ». Certaines furent plus distinguées comme la « chambre bleue » de Catherine de Vivonne à l'hôtel de Rambouillet à Paris, celle de Madeleine de Scudéry, ou celle Madame de LaFayette. On y discutait dans un langage appliqué, on y parlait de littérature, on y écrivait, on lisait des poèmes, presque tous sur l’amour, ou des extraits d’œuvres.

Demain, un exemple de roman très connu appartenant à ce courant littéraire !

Le petit +

Les opinions grammaticales des précieuses et précieux ont influencé la langue française, principalement de deux manières.On leur doit en partie la simplification d’une orthographe de la langue française jugée trop éloignée de la parole. Nombre de leurs rectifications ont été retenues par le dictionnaire de l’Académie française: « autheur » devint « auteur » ; « respondre » devint « répondre » ; « aisné » devint « aîné », etc. Le discours se voulait raffiné, distingué des tournures brutales du peuple : certains mots et expressions ont subsisté dans le français actuel, comme « un billet doux », « le mot me manque », « être brouillé avec quelqu’un », « avoir de l’esprit », « perdre son sérieux », « briller dans la conversation » ... et encore « féliciter », « enthousiasmer », « anonyme », « incontestable » …