Le mythe de l'androgyne - Le Banquet (Platon)

Le Banquet est un texte de Platon écrit aux environs de 380 av. J.-C. Il est constitué principalement d’une longue série de discours portant sur la nature et les qualités de l’amour.

 

Parmi ces discours figure celui d'Aristophane, qui nous raconte le mythe de l'androgyne.

 

Notre nature était autrefois différente : il y avait trois catégories d'êtres humains, le mâle, la femelle, et l'androgyne. Chaque être humain était une sphère comportant quatre mains, quatre jambes et deux visages sur une tête unique, quatre oreilles, deux sexes, etc. Les humains se déplaçaient en avant ou en arrière; pour courir, ils faisaient des révolutions sur leurs huit membres. Le mâle était un enfant du Soleil, la femelle de la terre, et l'androgyne de la Lune. Leur force et leur orgueil étaient immenses. Désireux de prendre la place des dieux, ils tentèrent de monter jusqu'au ciel pour les y combattre. Zeus trouva un moyen de les affaiblir sans les tuer, ne voulant pas anéantir la race comme il avait pu le faire avec les Titans : il les coupa en deux. Il demanda ensuite à Apollon de retourner leur visage et de coudre le ventre et le nombril du côté de la coupure.

  

Mais chaque morceau, regrettant sa moitié, tentait de s'unir à elle : ils s'enlaçaient en désirant se confondre et mouraient de faim et d'inaction. Zeus décida donc de déplacer les organes sexuels à l'avant du corps. Ainsi, alors que les humains surgissaient jusque là de la terre, un engendrement mutuel fut rendu possible par l'accouplement d'un homme et d'une femme. Alors, les hommes qui aimaient les femmes et les femmes qui aiment les hommes (moitiés d'androgynes) permettraient la perpétuité de la race ; et les hommes qui aiment les hommes (moitiés d'un mâle), plutôt que d'accoucher de la vie, accoucheraient de l'esprit. Ces derniers sont selon Aristophane les êtres les plus accomplis, étant purement masculins.

 

 

La suite demain!