De la solitude

« La solitude est bonne aux grands esprits et mauvaise aux petits. La solitude trouble les cerveaux qu’elle n’illumine pas »[Victor Hugo] – Choses vues

" L’homme n’est pas fait pour vivre seul…encore moins dans notre monde moderne, où il n’apprend plus à s’assumer. A réfléchir seul. A décider seul. A se débrouiller seul...

 

Et pourtant nous recherchons tous, aujourd’hui plus que jamais, ces moments de solitude qui nous permettent de nous retrouver nous-mêmes…avec nous-mêmes.

 

Voilà encore l’une de nos plus belles contradictions : lorsque nous sommes seuls, cette solitude nous pèse, et lorsque nous sommes entourés nous avons besoin d’être « un peu seul »…

 

Qu’il est difficile de réapprendre à vivre seul lorsque l’on a eu l’habitude de vivre avec quelqu’un. De dépendre de quelqu’un. D’être là pour quelqu’un. D’appartenir à un autre et d’avoir un lien permanent avec cet autre…

 

 

Qu’il est difficile de rentrer chez soi le soir et de n’entendre personne. De se coucher dans le silence en sachant que personne ne nous attend ou ne va nous rejoindre. De se réveiller comme l’on s’est endormi…Ce sont tous nos gestes quotidiens, tous nos repères de vie qui se trouvent bouleversés et cette solitude emplit notre existence à chaque instant, jusque dans les moments les plus insolites. Nous avons besoin d’une moitié même si, dans ces moments-là, nous nous persuadons que nous sommes très bien tout seul : nous vivons à côté des autres mais nous ne vivons avec personne et ce partage nous manque.

 

 

Et pourtant il est si difficile, inversement, d’apprendre ou de réapprendre à vivre avec quelqu’un, à ne pas / plus être seul, et à faire de la place pour quelqu’un d’autre que soi. Après avoir réussi à se consacrer du temps, de l’importance, de l’amour… après avoir appris à s’aimer il faut recommencer à faire de la place à un autre, à lui donner du temps, à l’aimer…sans se perdre à nouveau ou prendre le risque de s’affaiblir.

 

 

 

De nos jours ne pas / plus être seul implique de (re)trouver l’envie et la capacité à partager lorsque l’on a dû s’habituer à rester trop souvent, voire trop longtemps, en tête à tête avec soi-même…

 

Réapprendre à faire des concessions, à donner, à s’adapter à l’autre, à faire attention à l’autre…

 

 

Mais quel est donc ce rapport à la solitude que nous ne parvenons pas à qualifier ? Sommes-nous voués à la craindre ?

 

 

A la désirer ? "