La princesse de Clèves

 Pour illustrer le thème abordé hier, parlons aujourd’hui d’un ouvrage qui illustre parfaitement le courant de la préciosité : La Princesse de Clèves, de Marie-Madeleine de La Fayette (1678). Madame de La Fayette avait fréquenté avant son mariage le salon de la marquise de Rambouillet[ ]et, comme son amie Madame de Sévigné, faisait partie du cercle littéraire de Madeleine de Scudéry, dont elle admirait les œuvres[].

 

L’histoire de La Princesse de Clèves se déroule entre 1558 et 1559, à la cour du roi Henri II puis de son successeur François II.

 La première et la plus évidente des marques de « préciosité » dans la nouvelle, est l’importance accordée au thème de l’amour. Les salons précieux, en effet, se nourrissent de discussions sur l’amour, dans le but de résoudre des cas typiques (Une femme doit-elle céder à son amant ?). Ce type de problématiques se retrouve dans l’ensemble de l’œuvre, de manière plus ou moins explicite. Par exemple, l’aveu que Madame de Clèves fait de son amour pour Monsieur de Nemours à son mari est un cas typique de question précieuse : une femme doit-elle avouer qu’elle a un amant à son mari ?

 Autre manifestation de la préciosité, la princesse de Clèves et le duc de Nemours, qui représentent en quelque sorte l’idéal précieux : beaux, intelligents et gracieux… ils sont au-dessus des autres humains, et concentrent en eux toutes les qualités nécessaires à l’amour idéal/pur.

 

La conception de l’amour précieux s’illustre par ailleurs dans les valeurs défendues par certains des personnages, valeurs qui reprennent celles modélisées par la « Carte de Tendre ». Elles constituent l’idéal amoureux précieux, idéal bien entendu inaccessible.

 

On retrouve enfin dans la Princesse de Clèves l’emploi du fameux vocabulaire précieux. Par exemple: "Je crois devoir à votre attachement la faible récompense de nous cacher aucun de mes sentiments et de vous les laisser voir tels qu’ils sont."

 

Le petit +

Roman fondateur, La Princesse de Clèves est évoqué comme l’un des modèles littéraires qui ont inspiré Balzac par exemple, ou encore Jean Cocteau. En 2010, La Princesse de Clèves était au programme de l’épreuve de Lettres commune aux Écoles Normales Supérieures d’Ulm et de Lyon.