Epicurisme et stoicisme: suite
À la suite d’Aristote, deux écoles philosophiques s’opposent sur la nature du bonheur. Chacune retient une leçon différente de l’Ethique à Nicomaque d’Aristote : pour les épicuriens, le bonheur consiste dans le plaisir ; les épicuriens sont « hédonistes ». Pour les stoïciens, seule la vertu peut apporter le bonheur.
La pensée d’Epicure n’est pas absolument dépourvue de pessimisme, puisque sa définition du bonheur est surtout négative : éviter la souffrance. Cela dit, il pense qu’il est possible d’y parvenir sans ascétisme, sans réprimer quoi que ce soit en l’homme. Une fois parvenu à cet état, l’homme sera sans aucun trouble, sans inquiétude et sans douleur : c’est l’« ataraxie », état du sage dont l’épicurisme et le stoïcisme partagent l’idéal.
Le remède naturel à la souffrance étant le plaisir, la voie du bonheur n’est pas difficile à tracer. Mais encore faut-il que ce plaisir vienne satisfaire un désir naturel, c’est-à-dire un désir qui ne soit pas insatiable. Les désirs naturels, pour Epicure, ont des seuils de satisfaction : lorsqu’on les assouvit, on parvient à un certain point de plaisir auquel le désir cesse, et on est rassasié. Suivre ses désirs naturels permet donc de parvenir au bonheur. En revanche, certains désirs, ceux que nous dépravons, sont vains : ils sont à proprement parler vides, ils n’ont aucun seuil de satisfaction. On peut les assouvir sans retenue, ils ne seront jamais satisfaits, ils nous laisseront toujours en souffrance. Par exemple, l’amour des richesses est un désir vain : car à quel moment peut-on dire que l’on a assez de richesses ? Pourquoi pas en avoir encore davantage ? Mais on ne répond jamais à cette question : un oui conduit à la réitérer encore. On va ainsi à l’infini, sans limite, mais toujours en souffrance.
Derniers commentaires
J. D'ORMESSON n'est plus! Nous qui avons suivi Audrey au long de cette année ainsi qu' à travers son livre nous devinons son émotion mais lui souhaitons la même ferveur inépuisable d écrire! Réagisse
Le plaisir à te lire est nourricier comme la rosée apporte la fraicheur à une fleur qui a soif.
Que tu sois faite pour écrire est un fait que tu doives continuer une évidence
C'est peut-être différent selon les "uns et les autres"
Avec "Michel Polnareff "