Mon couple, ma famille et moi - suite

" Je dirais que ce travail est finalement la deuxième étape de notre construction en tant qu’individu ; de la construction de notre essence et de la façon dont nous allons mener notre existence.

 

Car toute personne est d’abord amenée à faire ce travail une première fois vis-à-vis de sa famille, de ses parents. Cette première étape est d’ailleurs très joliment mise en relief dans l’ouvrage de Marcel PAGNOL, La Gloire de mon père, lorsque Marcel enfant découvre avec consternation que les adultes sont capables de mentir : MEME SES PROPRES PARENTS. Un idéal tombe, et avec cet idéal le sentiment de sécurité inhérent au fait de croire que ses parents sont des êtres purs et parfaits. Puis Marcel découvre ses parents à mesure qu’il grandit, il réalise qu’ils peuvent aussi se tromper, avoir tort…

 

Ce deuil qu’implique pour nous tous le fait de grandir est en fin de compte le même que celui que nous devons nous imposer dans un deuxième temps au moment de partager notre vie. Il produit en nous le même sentiment refoulé d’insécurité lorsque l’on doit admettre que si l’amour rend d’abord aveugle, cette personne que l’on aime si fort et que l’on va continuer à aimer n’est pas parfaite et ne doit pas nous porter entièrement. Lorsque l’on doit admettre que l’on ne peut retrouver dans cette relation ce que l’on a perdu dans la sphère familiale en grandissant.

 

Nous essayons peut-être de le recréer, du moins pour une partie d’entre nous, ou bien au contraire d’en prendre le contre-pied… mais au bout du compte, il faut continuer à avancer sans filet tout au long de cette vie d’adulte. Parce qu’il est impossible voire dangereux de s’en remettre à l’autre pour se construire, il faut avancer soi-même, et porter sa vie et ses croyances en restant soi-même.

 

Pour y arriver nous nous efforçons tous de trouver quelqu’un qui nous aimera tel que nous sommes. Quelqu’un qui nous aimera pour ce que nous sommes…"