Il faut chercher ces origines dans un double phénomène caractéristique du 19ème siècle: le remarquable progrès des sciences, et les interférences entre leur domaine et celui de la littérature.

Les progrès des sciences naturelles et de la biologie dans la première moitité du siècle déterminent la naissance et le développement de l'esprit positiviste. On définit une manière de raisonner, qui se réclame de la seule connaissance des faits et de l'expérience scientifique. Ce mouvement se veut rationaliste et matérialiste.

Le succès de l'esprit positiviste déborde rapidement le domaine scientifique pour atteindre celui de la création littéraire. On enseigne que le caractère et le comportament sont étroitement dépendants de la physiologie, et que l'histoire des individus est soumise au déterminisme. L'admiration pour la sicence, et la confiance accordée à ses analyses, conduisent les hommes de lettres à raprocher leurs méthodes de celles des scientifiques naturalistes: ils deviennent des observateurs, des "expérimentateurs" .

En 1880, Zola définit le naturalisme comme "la formule de la science moderne appliquée à la llittérature". (Le roman expérimental). Il inclut dans ce mouvement Balzac et Stendhal, qui voisinent ainsi avec Flaubert, les Goncourt et Daudet. Ainsi il met en évidence une indéniable filiation: les qualités d'observation de Balzac, et son souci de mettre en scène des types sociaux, de même que les tendances réalistes de Flaubert ou de Maupassant, annoncent le projet naturaliste.