De l'amitié

"L'amitié naît lorsqu'on a pour l'autre une estime supérieure à celle qu'on a pour soi-même." (F Nietzsche)

"Peut-être est-ce de nos jours le sentiment le plus noble dont nous soyons capables. Du moins dans le cas d’une amitié véritable.

 

L’amitié est faite de ces moments où l’on donne et où l’on est heureux de donner: être là pour l’autre, se soucier de l’autre, être prêt à tout faire pour l’autre… qu’il s’agisse de l’écouter et de se mettre à sa place ou d’être là pour lui en pleine nuit… Ou encore de dire et de montrer que l’on n’est pas d’accord voire que l’on s’oppose à l’autre et que l’on est capable de lui exprimer qu’il nous exaspère et nous désespère….

 

 Mais l’amitié s’éprouve tout autant lorsque l’autre nous rend, ou nous donne sans jamais rien attendre en retour. Elle se vit et nous bouleverse lorsque l’on mesure à quel point l’autre est là pour soi et à quel point on se sent incapable, à cet instant, de mériter ce qu’il nous donne ou de rendre le bien qu’il nous fait.

 

L’amitié ne compte pas, ne consigne pas, ne juge pas, ne mesure pas… nous donnons sans attendre de recevoir et nous recevons sans nous demander si nous pouvons accepter…l’amitié est une relation à l’autre si simple, en définitive, lorsqu’elle est véritable, qu’elle n’appelle pas de questionnement. Pas d’ambiguïté. Pas de doute.

 

Lorsqu’elle est sincère, l’amitié est un potentiel de générosité désintéressée et d’humble gratitude, que nous mobilisons à chaque fois que notre ami(e) a besoin de nous ou que nous avons besoin de lui/elle…

 

L’amitié est noble parce que désintéressée, mais aussi parce qu’elle est assimilable à une certaine fidélité. Un véritable ami est, par essence, fidèle. Nous n’avons pas besoin de lui pendant des mois, voire des années…nous sommes là pour lui certains jours lorsqu’il s’appuie sur nous…et le jour où nous avons le plus besoin de lui, au moment où nous nous y attendions le moins, il est là. Il est là pour nous, tout entier, avec sa façon d’être et en essayant de faire au mieux pour nous.

 

 L’amitié est enfin le seul état, peut-être, qui nous permette de goûter à l’abandon véritable.

 

L’abandon de soi. Le bien être simple. Car à quel moment de nos vies et avec qui parvenons nous à nous abandonner réellement… psychiquement ? A ressentir une profonde sérénité ?

 

Cet état est bien présent lorsqu’il s’agit de passer un moment avec son / ses ami(s). De profiter tout simplement de leur présence et du temps qui passe. A leurs côtés. Soulagement, réconfort, joie, ennui, …sont autant de sentiments qu’il est si agréable de partager avec eux, parfois même à travers des non-dits ou un simple silence…"